HISTOIRE DE L'AVIATION
L'AERODROME DE ST MICHEL EN GREVE et Marcel COADOU
En 1931, Marcel COADOU crée, sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, le premier aérodrome de Nord-Bretagne, l'un des tout premiers centres français d'aviation de tourisme. Surmontant les critiques et les oppositions de l'époque, il parvient à édifier un hangar et une piste balisée, à ses frais, sur la plage.
Un AERO-BAR (café-bar-dégustation) prend ensuite place à l'emplacement actuel du parking près du Roscoat.
L'aérodrome connaît un bel essor jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Des meetings aériens ont lieu tous les étés jusqu'à sa fermeture en 1939.
A l'issue de la guerre, l'aérodrome est déplacé pour être installé à Servel-Lannion.
De 1978 à 1988, sous l'impulsion de quelques bénévoles, on tentera de renouer avec la tradition, en organisant une fête aérienne qui se déroulera tous les étés.
RECTIFICATIF DE PF Mary :Vous trouverez ci-dessous quelques informations complémentaires et des remarques concernant votre textes.
L'avion de Coadou est un Farman 232 (immatriculé F-ALLS), acheté neuf, et inscrit au registre à partir de 10/1931 (avec le prénom Arthur - à noter qu'il existe un "véritable" Marcel Coadou, mécanicien d'avions pendant la Grande Guerre).
"L'un des tous premiers centres…" est très exagéré, il y a alors déjà beaucoup de clubs bien plus actifs.
"Piste balisée…" peu probable car les avions décollent sur le sable de la plage, à moins de quelques repères sur le talus en bord de route pour indiquer quelle zone de la plage est utilisable.
"Déplacé à Lannion-Servel" est vrai pour le club, un peu excessif pour le terrain lui-même.
Les photos sont liées à un incident survenu au Farman F.234 F-ALRV de l'Aéro-club de Normandie le 24/8/1932. L'avion capote dans l'eau en tentant de se décoller sur la plage à marée basse: Jean Bétrancourt vient rendre visite au président de l'ACN, Louis Antier, qui possède une maison de vacances à Trébeurden. A l'issu de sa visite, Antier lui demande faire un vol malgré la marée montante qui ne laisse que peu de place pour décoller; une roue passe dans une mare d'eau, faisant pivoter l'avion vers la mer où il touche un rouleau et capote; Antier peut s'extraire de l'avion mais J. Bétrancourt manque de se noyer [Bét./souv.].
Le MS 138 F-APDPest prété par le ministère de l'Air, plus que par P. Cot lui-même. Le registre des immatriculations indique la date du 7/9/1936.
Par contre, pas de traces d'un Moth appartenant à un Jean Cozannet dans le registre...
"Statut aviation populaire": une Section d'Aviation Populaire est-elle vraiment créée en 1936 ou 1937 ? En dehors de la création d'une telle section, il n'y a pas vraiment de changement d'attitude des clubs vis à vis des jeunes dans les années trente: ceux-ci sont "démarchés", mais sans soutien financier.
"Excellent terrain pour la formation…" la plage seulement utilisable à marée basse est loin d'être un excellent site: il doit être facile de se faire surprendre par une flaque d'eau plus profonde qu'on ne l'imagine (comme J. Bétrancourt qui est pourtant un pilote particulièrement expérimenté), et l'eau salée n'est vraiment pas favorable aux pièces métalliques des avions !!
A noter que les Allemands attribueront un code de référence à l'aérodrome pendant la guerre, sans que la moindre activité réelle n'y soit connue. Il utiliseront largement le terrain de Servel, et en 1944, ils lancent l'aménagement d'un terrain de campagne à Plounévez-Moedec, interrompu par l'approche des Alliés.
Je me tiens à votre disposition pour d'autres informations. J'ai passé de nombreuses vacances à l'hôtel de la Plage de St Michel à partir de 1966.
Cordialement.
PF Mary
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Le commandant COADOU (As de la 1ère guerre mondiale) |
Voler fut son rêve et la joie de sa jeunesse. Apprendre aux autres à voler, telle fut la tâche qu'il a assignée à sa maturité.
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En 1914, Marcel COADOU, ce breton d'origine, alors âgé de 18 ans, est engagé volontaire dans l’aviation. Il s'est distingué dans l'aviation par ses qualités exceptionnelles de bravoure et d’audace. Dans l'aviation de chasse, il s'est révélé un pilote très brillant et un chasseur redoutable. |
Il a pris part à toutes les grandes batailles de 1918, déployant une ardeur inlassable dans de nombreux combats.
Marcel COADOU, a remporté les 09 et 29 octobre 1918 ses 8ème et 9ème victoires. Une blessure et six citations.
Il termina la première guerre avec neuf citations et fut fait Chevalier de la Légion d'Honneur à vingt et un ans. Il était le benjamin des As de guerre.
Pendant la guerre de 39 - 45, il s’illustra dans le fameux groupe des cigognes, dont il fut le commandant en second et, après avoir reçu la croix de guerre avec six palmes et une étoile, il fut élevé à la dignité de Commandeur de la Légion d'Honneur le 12 septembre 1937 par le Général KELLER en personne.
Au cours des deux conflits, il participa à 59 combats aériens avec 9 victoires homologuées et une quinzaine probables.
Son dernier envol eu lieu à Saint-Raphaël en 1985 mais son action exemplaire restera présente dans nos mémoires.
Le 04 juillet 1931, Marcel COADOU obtient une autorisation préfectorale permettant les évolutions d’un avion à titre privé sur la plage de Saint-Michel-en-Grève.
Le premier octobre 1934 est crée officiellement l'Aéro-Club de la Côte de Granit (ACCG) avec la déclaration de l’association régie sous le régime de la loi du 1er Juillet 1901.
Cette association a pour but d'encourager, de développer et de divulguer les sports d’aviation.
Le président est alors le Général KELLER et le Vice-Président est Marcel COADOU assurant également les fonctions de Chef pilote. Le 14 novembre 1934, est procédé à l’inauguration du hangar en bordure de la route Saint-Michel-en-Grève – Plestin-les-Grèves.
Le 23 août 1936, se déroule un meeting aérien qui rencontre un grand intérêt auprès du public.
Lors de l'assemblée générale du 19 octobre 1936, le Général KELLER démissionne de ses fonctions de Président du Club en raison de sa promotion en tant que Directeur Général de la Défense aérienne du territoire.
Le nouveau bureau est alors présidé par Monsieur de KERGARIOU lui aussi ancien aviateur de 1914 – 1918. Marcel COADOU est Vice-Président ainsi que Chef-Pilote. L’aéroport peut alors disposer de trois appareils privés qui sont :
le FARMAN (F.ALLS) de Marcel COADOU | |
le MORANE 138, prêté par Pierre COT, Ministre de l’AIR | |
le Moth-Gipsy de Jean COZANNET |
Le statut de l'aviation populaire permet aux jeunes de toutes conditions sociales, de mettre en valeur leurs dispositions pour l’aéronautique.
Saint-Michel-en-Grève, est un excellent terrain pour la formation des élèves puisqu'il pardonne les légères fautes de pilotage.
La première élève à s'inscrire fut Sabine LEYRITZ qui attrapa le virus à l'âge de 14 ans après avoir effectué un baptême de l'air avec Marcel COADOU qui devint plus tard son instructeur puis son époux avec qui, elle partagea 50 années de vie commune et de passion pour l’aviation.
Monsieur KERGARIOU, alors Maire de Lannion, donne l'impulsion nécessaire, pour la création du Syndicat de l’Aéroport ayant pour objet la création et l'exploitation d'un aéroport, destiné à desservir la région de la Côte de Granit. Le 18 novembre 1937, M. Vacquier, Préfet des Côtes du Nord, publie un arrêté préfectoral entérinant cette création. En octobre 1938, commencent les travaux : de nombreux talus sont abattus, le terrain est aplani et un grand hangar est construit. Dès la création du terrain de Lannion, le transfert des activités de l'Aéro-Club s'effectue sur le nouveau site. La piste utilisée est en herbe.
En 1938, le chef pilote Marcel COADIOU démissionne et devint, après la 2ème guerre mondiale, le chef pilote de l’aéro-club de Fréjus/St-Raphaël où pendant 20 ans, il mettra toute son énergie et son talent dans l’animation du club.
Seconde Guerre mondiale. La mémoire d'un as de l'aviation honorée
Cet as parmi les as est né le 6 janvier 1913, à Kergrist-Moëlou (près de Rostrenen). Fils de paysan, le garçon s'avère être une véritable tête brûlée. Mais son talent de chasseur est extraordinaire.
Un pilote hors pair :
Aujourd’hui, ce sont ces exploits au combat qui sont cités en exemple. « À l’occasion des campagnes de tirs, ses réflexes étonnants le classent parmi les meilleurs de son groupe, relate Yves Donjon, président adjoint de la section départementale des sous-officiers de réserve de l’armée de l’air. Sa valeur et son aptitude à conduire une formation sont vite reconnues. »
La guerre le prouvera. Ses 18 victoires aériennes homologuées - et trois probables - le placent au 4e rang du palmarès des as l’aviation de chasse française.
Le capitaine Pierre Le Gloan perdra la vie, à cause d’un moteur défectueux, le 11 septembre 1943.
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Les débuts de l'aviation militaireLe premier breveté militaire : Le capitaine Ferdinand Ferber, du 19ème régiment d’artillerie, qui commença à voler sur un aéroplane à moteur à explosions, fut le premier militaire a être breveté * par l’Aéroclub de France. Il devait se tuer peu après dans un accident d’avion, le 22 septembre 1909, dans la plaine de Benvregen, près de Boulogne-sur-Mer, avec un biplan Voisin. Après être resté en l’air une demi-heure, son avion touche une tranchée de drainage lors de l’atterrissage et capote. Ferber qui a été projeté au sol, reçoit le moteur sur l’abdomen et la poitrine. Emmené dans l’ambulance, le pilote livide, sait qu’il est touché gravement. Une heure après, il meurt d’une hémorragie interne. Il est le premier militaire victime de l’aviation. (* Brevet n° 5 bis du 7 janvier 1909) Cne Ferdinand Ferber en grande tenue du 19ème régiment d'artillerie. Carte postale d'époque.
Les premières commandes d'aéroplanes militaires : L’école supérieure de l’aéronautique est créée en 1909. Le général Roques, directeur du génie militaire, est chargé de l’aérostation et de l’aviation. Le génie et l’artillerie, qui revendique la mission de créer l’aviation militaire en sont chargés conjointement. Après les ballons, qui existaient déjà aux armées et qui remontent à la création, le 2 avril 1794, d’une compagnie d’aérostiers, commandée par Jean-Marie Coutelle, qui avait son école dans le parc de Chalais-Meudon, près de Paris. Le général Brun, ministre de la guerre, suite au rapport du capitaine Lucas-Girardville, décide d’acquérir cinq nouvelles machines qu’on appelle aéroplanes* et qui seront les premier noyau de notre aviation militaire. Après avoir examiné les résultats obtenus par les aéroplanes aux divers meetings, le général Roques fait commander ces 5 premiers appareils, deux biplans Farman à moteur Gnône de 50 ch, deux biplans Wright à moteur Wright-Bariquand de 30 ch et un monoplan Blériot à moteur Anzani de 50 ch. (*Aéroplanes jusqu'au 29 novembre 1911, date à laquelle seront adoptés les noms d'avions et d'hydravions - voir plus loin dans le chapitre) Les premiers pilotes militaires sont formés dans des écoles de pilotage civiles : Dix pilotes volontaires furent recrutés parmi les officiers des différentes armes et dirigés vers les écoles civiles existantes, à partir de décembre 1909.
Entre parenthèses et dans l'ordre : numéro de brevet civil de l'Aéroclub de France - date d'obtention - numéro de brevet militaire - décés éventuel. * Le 26/03/1910, à l’école d’aviation Blériot à Pau, le Cne Félix Marie se trouvant à 25 mètres de haut, a fait une chute d’aéroplane dans un virage. Fêlure des 8ème et 9ème côtes et contusion de la face externe de la cuisse gauche.
Les premiers militaires brevetés pilotes
Différentes écoles civiles chargées de la formation des pilotes militaires :
Création du premier établissement d'aviation militaire à Vincennes : Le premier établissement d’aviation militaire fut créé en décembre 1909 au polygone de Vincennes par l’artillerie et le Cdt Etienne en est nommé directeur. Le deuxième établissement fut créé début 1910, au camp d’aviation de Chalons, dirigé par le génie et destiné à l’instruction des aviateurs militaires. Le premier aéroplane livré à l’armée sera un biplan Wright qui arrivera le 10 février 1910 au camp de Satory, près de Versailles.
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Rermerciements à : - M. Jérome Discours du Site Military-Photo - Voir le lien - M. Thierry Matra pour la tramission de l'artiche de la Vie au Grand Air du 2 avril 1910.
Bibliographie : - Histoire de l'Aviation par René Chambe - Publié par Flammarion en 1949 - Collection de l'auteur. - Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire - 1912-1920 - Ouvrage collectif publié par le SHAA de Vincennes en 2003. - L'aviation française 1914-1940, ses escadrilles, ses insignes - par le Commandant E Moreau-Bérillon - publié à compte d'auteur en 1970. - De l'Aéronautique militaire "1912" à l'Armée de l'Air "1976" par Myrone N. Cuich publié à compte d'auteur en 1978. - Site Internet "Aerostèles" consacré aux lieux de mémoire aéronautique par Pierre Pécastaingts - Voir le lien
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