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ROSCOFF

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ETYMOLOGIE      et HISTOIRE de ROSCOFF

Roscoff vient du breton « ros » (butte) et « goff » (forgeron). «Le nom de Roscoff vient de " Rosqui " qui veut dire " tertre ", et " coff " ou " gaff " qui veut dire " forgeron ". En gallois " Ross " signifie un " marais ", et dans cette langue qui, comme on le sait, dérive du celtique ainsi que le breton, " Roscoff " voudrait donc dire " marais du forgeron " ; mais la première étymologie est préférable ; elle est, d'ailleurs justifiée, par l'inclinaison du terrain sur lequel se trouve l'ancien Roscoff, Roscoff-coz [Note : En français, Roscoff-coz veut dire vieux Roscoff ; on donne ce nom à une pierre qui se trouve debout dans le milieu du pays. – Souvestre, le Finistère en 1836, p. 19]]. En français, on nomme Roscoffites, Roscowites ou Roscovites les habitants de ce pays » (E. A. Carrière). Les armes de Roscoff sont : « d'azur au navire équipé d'argent, flottant sur des ondes de même, les voiles déployées d'hermines au chef aussi cousu d'hermines ».

Roscoff est un démembrement de l'ancienne paroisse primitive de Plouénan ou Plougoulm (d'après Couffon). En fait, le territoire de Roscoff était autrefois partagé entre les anciennes paroisses de Saint-Pierre et de Toussaint (toutes deux aujourd'hui en Saint-Pol-de-Léon). Roscoff-Goz (le vieux Roscoff) appartient à la paroisse de Saint-Pierre.

Ville de Roscoff (Bretagne)

C’est sur l’anse du Laber, donc à l’ouest, que fut fondé le bourg primitif de Roscoff ou Rosco-goz (Roscoff-Goz) comme en témoignent les ruines du hameau qui y subsiste ; dès l’époque gauloise il posséda une marine prospère qui faisait concurrence à celle des Vénètes au sud de la Bretagne. Mais cet essor fut ruiné par la conquête romaine, puis par les invasions Normandes dont il reste des traces jusque dans le type actuel roscovite. Pendant tout le Moyen-Age, Batz et Roscoff furent un enjeu très disputé entre la France et l’Angleterre, surtout au XIVème siècle en 1357, le château fort de Bloscon est pris, en 1374-1387 le vieux Roscoff est brûlé et détruit et ses derniers habitants affolés cachent leurs trésors. Son port est détruit en 1375 par le comte d'Arundel (capitaine anglais de Brest), puis reconstruit près de Kroaz-Baz (la Croix de Batz). On y a retrouvé aujourd’hui des pièces à l’effigie de Charles VI et du roi Edouard ; et ses alentours étaient le théâtre de glorieux faits d’armes : c’est ainsi qu’en juin 1403 une flotte de 30 navires réunie au Laber par l’amiral de Bretagne, Jean de Penhoët, remporte une victoire éclatante sur les Anglais au Cap Saint-Mathieu et leur prend 40 vaisseaux.

C’est du XVIème siècle que date la transformation du Vieux-Roscoff complètement détruit et dans un état lamentable aux dires d’un écrivain local du XVIIIème siècle, Pascal de Kerenveyer ; les hameaux situés à l’intérieur du pays : Garda-Léas, le Ras et le Kelen étaient entièrement délabrés. Les Roscovites reconstruisirent alors leur ville plus à l’est sur l’emplacement du port actuel dont la baie plus rocheuse offrait un abri plus sûr ouvert sur la rade de Batz, escale fréquentée ; il fallut du reste la combler en partie pour édifier l’église et les maisons [Note : La partie qui proprement fut comblée, était située un peu à l’ouest du port actuel (ou baie du Quélen), entre la pointe de la Croix jusqu’aux environ de la chapelle de Marie Stuart]. Et cela n’alla pas sans résistance de la part des Evêques, comtes de Léon, seigneurs suprêmes du pays et dont Roscoff n’était qu’une dépendance directe ; ils jalousaient la concurrence faite par cette simple succursale de leur église au port de Saint-Pol, Pempoul, moins bien situé sur la rivière de Morlaix, et qui s’ensablait déjà. Mais ils ne peuvent empêcher l’oeuvre entreprise, ni la création de Notre Dame de Croaz-Baz (Kroaz-Baz) qui commencée en 1515 à frais communs fut terminée en 1550 (M. Behr).

Ville de Roscoff (Bretagne)

La lutte avec Saint-Pol reprit à propos de la construction du port lui-même, autorisée par ordonnance royale de Henri IV (vers 1631) ; à plusieurs reprises, Saint-Pol refusa de participer aux frais et il fallut que les Roscovites se réunissent en une véritable confrérie à la chapelle Saint-Ninien pour faire l’attribution des fonds perçus dans toute l’étendue de Saint-Pol à cet effet, sous forme d’une taxe sur les vins et liqueurs. Le projet primitif comportait un môle de 143 toises, mais ce fut seulement en 1623 que commencèrent les grands travaux qui furent terminés en 1649 ; le quai mesurait 90 toises de long sur 7 de large (175 m. 90 sur 12 m. 575) ; Saint-Pol n’y avait contribué que pour 500 livres par an sur une somme totale de 22.129 livres prévue en 1599 et qui fut dépassée. Les travaux reprirent en 1713, la tempête ayant emporté 7 toises de la jetée ; les Roscovites durent faire une avance considérable qui ne leur fut remboursée par Saint-Pol qu’avec une extrême lenteur, de 1718 à.... 1786 ! La réfection ne fut achevée qu’en 1743 ; le môle mesurait alors 143 toises sur une hauteur de 27 pieds du côté de la mer, et de 17 vers le port, avec une largeur de 44 pieds au sommet ; la masse même de cette digue imposante était faite de grosses pierres noyées dans le sable. Elle délimitait un bassin d’une superficie totale de 4 hectares, asséchant presque entièrement à marée basse, mais capable pourtant de donner asile aux vaisseaux des corsaires bretons ; la tradition n’était en effet pas perdue du hardi Primauguet, « l'épique » (Botrel), cet Hervé de Porsmorguer qui en 1513 se laissa couler héroïquement avec son navire « l'Etoile » (M. Behr).

Le 15 août 1548, débarque à Roscoff, une princesse de six ans, fiancée au Dauphin François, âgé de 12 ans : il s'agit de Marie Stuart (déjà reine d'Ecosse depuis 1542), fille de Jacques V, roi d'Ecosse et de sa seconde épouse Marie de Lorraine-Guise.

Vers 1600, Roscoff est érigé en trève de la paroisse de Toussaint et dépend de l'évêché de Léon. Roscoff est érigé en municipalité le 31 janvier 1790.

Dès 1615, il est question d'établir une mission religieuse à Roscoff. Le projet n'aboutit qu'en 1621 lorsque les Pères Capucins construisent leur couvent à Roscoff entre 1621 et 1682 à l'écart de l'agglomération. Durant la Révolution un inventaire du couvent est fait, conformément à la loi, par les soins de la municipalité elle-même. " Le maire, Gérard Mège, Pierre Diot, René Toulgoat, Alexandre Péron et Jean Chapalain, officiers municipaux et le secrétaire-greffier, Yves Prat, vinrent faire l'inventaire du couvent le 8 mai 1790 ". (Voir " Le Couvent de Roscoff durant la Révolution ") et les religieux capucins sont persécutés et expulsés (Voir " Les religieux capucins de Roscoff durant la Révolution "). La majorité des exécuteurs des hautes oeuvres de la Révolution  (Quarré d'Alligny, Gérard Mège, Villancourt, ..) dans l'expulsion des religieux et dans la spoliation du couvent des Capucins de Roscoff sont par la suite condamnés et  incarcérés à Saint-Pol par le comité de surveillance de la Révolution. 

Vauban signe les plans des forts de La Croix (détruit) et de Bloscon (1680).

On trouve les appellations suivantes : Rosgo (en 1427 et en 1489), Rosgoff (en 1539).

Port de Roscoff (Bretagne)

Nota 1 : La création d’un marché à Roscoff, octroyé par décision royale, fut entravée jusqu’en 1789 par l’opposition de Saint-Pol ; il était en effet nécessaire aux équipages de se rendre à la métropole pour se ravitailler, d’où une perte de temps considérable, susceptible d’entraver l’essor du port. — Quoiqu’il en soit dès le début du XVIIème siècle, Roscoff était formé avec sa physionomie actuelle, et sa population issue d’un singulier mélange de races : gaélique, normande et même espagnole : ce qui explique en partie le caractère contrasté, aventureux, tenace, très débrouillard des habitants. La vieille étymologie celtique indique l’origine très ancienne du pays : Ros : promontoire et Cov ou Cof qui est un nom d’ermite breton [Note : Saint-Cof ou Cov fut en effet un de ces ermites qui vint évangéliser la Bretagne au Vème siècle ou VIème siècle] ; la nave [Note : Il sied de remarquer du reste que la direction de ladite nave varie avec l’emplacement des écussons. L’indice des relations avec la Méditerranée résulte de la présence du Croissant dans les armoiries de plusieurs familles roscovites de jadis et indice du lion Syrien (de profil avec tête de face) dans l’écusson des Kergoat, sires de Kerestat] qui figure sur les armes, voguant à l’ouest, montre assez avec quels pays Roscoff entretient ses relations habituelles : l'Espagne et surtout l'Angleterre gaëlique : Cornouaille et Ecosse. Une aristocratie d’armateurs s’est élevée, qu’indiquent les belles maisons délicatement ouvragées dont la plus célèbre est celle de Marie Stuart. On sait que cette princesse débarqua à Roscoff, à peine âgée de 8 ans (1548) pour venir se marier avec le Dauphin, futur François II ; elle fonda en souvenir de son heureuse traversée la chapelle Saint-Ninien. Deux siècles plus tard, un illustre descendant des Stuarts, Charles-Edouard, battu à Culloden, se réfugiait en France et débarquait à Roscoff en 1748 avec une petite troupe d’émigrés portant encore le costume écossais, parmi lesquels une femme, Marie Cameron, surnommée le « joli colonel » par le romanesque prétendant Jacobite. Ce dernier ne séjourna qu’un jour chez M. Prigent, de la Porte Noire, dans une maison située dans une petite rue voisine de l'Eglise. Dès le XVIème siècle, Roscoff était de nouveau assez riche pour tenter les pillards. Durant les guerres de Religion, le bandit La Fontenelle après avoir pillé Saint-Pol-de-Léon s’en prit à Roscoff en 1592 : cette affaire montre la curieuse utilité de caves très anciennes qu’on remarque encore sous la plupart des maisons du port. Nous laissons parler ici les annales Roscovites de Pascal de Kerenveyer, si intéressantes à tous égards : « Devers l’an 1592, le pillard Guy Eder, sieur de Fontenelle, après avoir saccagé une partie de la Basse-Bretagne, vint à l’improviste, avec grand renfort de mauvaises gens, tomber sur le port et hâvre de Roscoff lequel il dévasta et pillagea, pour ce que, disait-il, les principaux habitants tenaient pour le roi Henri le quatrième, et ne purent les habitants se défendre étant pris par surprise et beaucoup absents sur mer faisant trafic avec les Espagnols, donc eurent-ils à souffrir grandement leurs maisons pillagées et brûlées et un grand nombre de personnes occises et massacrées. Lors advint pourtant un fait remarquable et digne d’être transmis à nos descendants. Voyant, le sieur Christian le Pape, marchand armateur dudit Roscoff, les grandes horreurs et violences que se permettaient ces scélérats, résolut de défendre son bien si faire se pouvait ! C’est pourquoi ayant dans la rade de Bas deux vaisseaux à lui appartenant et prêts à partir pour l'Espagne eut soin ledit sieur d’y faire transporter sa femme et ses enfants, ainsi que ses richesses, et fit venir dans sa maison six de ses matelots desdits navires pour garnison, et puis barricadèrent ces braves gens portes et fenêtres de ladite maison, laquelle était bâtie au quartier de Quelen, et battue de la mer, et attendirent vaillamment l’approche de l’ennemi, ce qui ne tarda ; mais fut le sieur le Fontenelle étrangement ému de la réception qu’il eut à grands coups d’arquebuses et autres armes dont tombèrent plusieurs de ses hommes, ce qui le courrouça tellement qu’il résolut d’assiéger la maison, jurant de n’épargner aucun. Si donc il attaqua pendant 3 jours mais à grande perte. Or le quatrième jour, voyant le sieur Christian le Pape que tous les vivres étaient consommés, ne pouvait-il tenir plus tard jugea devoir déguerpir, mais non sans leur jouer un tour de sa façon et laisser un souvenir. Ainsi fit-il, sa maison étant sise au Quélen, avec vaste cave sur la mer, ouvrit les soupiraux de ladite cave, enleva le plancher couvrant celle dans le bas de la maison, et tout clos et bouché, se sauva la nuit venue avec ses 6 hommes, sains et saufs, et se réfugia sur ses vaisseaux à l'Ile de Bas ; venant la marée à monter, ouvrit les soupiraux et inonda la cave à grands flots, dont elle fut bientôt remplie. Poignant le jour, revinrent les brigands, lesquels ne trouvant résistance aucune, crurent avoir surpris les assiégés et les trouver endormis. Bientôt fut la porte enfoncée et se précipitèrent en grande masse dans la maison, espérant trouver précieux butin ; mais le plancher manquant sous leurs pieds ce qui ne pouvait manquer dans l’obscurité, et poussés par ceux du dehors tombèrent dans la cave pleine d’eau et se noyèrent plusieurs douzaines ; en ce même moment faisait Christian le Pape mette la voile au vent qui le poussa vers l'Espagne où il s’établit pour longtemps ; et avant su le Roi ce fait louangea le sieur Le Pape fort grandement et lui donna des éloges et avantages pour récompenser son zèle et son courage et le fit dédommager pour la perte de sa maison » (Copie conforme de ce document se trouve aux archives de Roscoff, illustré d’un portrait de Le Pape, fort curieux). L’épreuve fut sans lendemain et le port reprit son essor comme en témoignent de nombreuses fondations faites à frais communs : en 1573, création de l’hôpital réservé aux seuls Roscovites, gouverné par deux administrateurs élus sous l’inspection d’un bureau de 12 membres élus : il fonctionna ainsi durant tout l’ancien Régime. En 1598, érection d’une chapelle à l’hôpital, sous le vocable de Saint-Nicolas. En 1612, établissement de la Confrérie de Saint-Ninien, avec les statuts les plus propres à maintenir la paix et la prospérité dans la classe des négociants : vrai conseil municipal qui dura jusqu’en 1754. En 1622, établissement des Capucins à Roscoff ; les habitants leur donnèrent une fort belle propriété encore visible aujourd'hui. Entre temps d’ailleurs, Roscoff avait été dépouillé par Saint-Pol, toujours jaloux de quelques uns de ses plus anciens privilèges : en 1614, elle perd son député aux Etats de Bretagne et au XVIIIème siècle les juges de Saint-Pol imposent leur autorité à la place de ceux de Lesneven. En revanche, elle possédait depuis Henri II le droit d’avoir une compagnie d’arquebuses qui contribuait à la défense du port dès lors fortifié ; son enceinte était garnie d’une pièce de canon de 8 livres sur le quai, de 7 pièces et une couleuvrine au fort de Bloscon, de 12 pièces au fort Lacroix, de 3 pièces à l'Ile-de-Batz, de 2 pièces à l'Ile-de-Sieck ; de cette antique place forte il ne reste plus qu’un souvenir. En 1789, Roscoff comptait environ 2.000 habitants, y compris le village de Santec qui s’y trouvait rattaché ; il était desservi par un unique  chemin joignant Saint-Pol (M. Behr).

Port de Roscoff (Bretagne)

Nota 2 : Au point de vue maritime, Roscoff fut toujours un port de cabotage, mais la pêche était jadis plus active qu’aujourd’hui ; dès le XVIème siècle, les Roscovites montés sur des voiliers de 100 à 200 tonneaux s’en allèrent chercher la morue à Terre-Neuve et en Islande ; la pêche à la sardine fut également prospère mais sujette à des variations brusques et elle disparut à la fin du XVIIIème siècle. Le commerce extérieur portait surtout sur la morue exportée en Espagne, le blé et le lin très cultivés dans le Léon, les étoffes de laines tissées dans la région : crées et rosconnes, exportées un peu partout, même en Angleterre. Roscoff partagea longtemps avec son rival Morlaix le monopole de l’importation des graines de lin des pays du Nord en Basse-Bretagne. Les principaux ports avec lesquels Roscoff faisait son grand commerce étaient : « Cadix, Puerto de Santa Maria, Séville, Malaga, Alicante » (Hérubel), d’où l’on importait les vins, les mevrines, l’huile d’olive, les eaux de vie. La ressource essentielle de Roscoff sous l’ancien régime était en effet le trafic des eaux de vie, trafic clandestin, la fraude vers la côte anglaise. Les caves immenses s’ouvrant sur la mer servaient d’entrepôts où les liquides étaient embarqués nuitamment, pour être ensuite débarqués en tonneaux liés ensemble à proximité des côtes anglaises, d’où les contrebandiers venaient les chercher, les alcools étaient en effet frappés d’un droit très fort en Angleterre. Le même trafic se faisait pour le thé de la Compagnie des Indes. C’est ainsi qu’une seule maison pouvait manutentionner en cinq mois 1333 pipes d’alcool (1783) ; le chiffre total des expéditions pour une seule année allait à 4 M. de livres ; mais le trafic illicite et fructueux fut interrompu par le traité de commerce franco-anglais de 1786 qui allégeait les taxes sur les spiritueux français ; et seul, le Blocus Continental devait lui rendre temporairement quelque rigueur. Mais la fortune de Roscoff renaquit au XIXème siècle, sous une forme nouvelle : celle du trafic des légumes qu’elle garde encore actuellement. « En l’année 1828, l’on vit sortir du port désert une gabarre. A bord, 4 paysans dont l’un s’appelait Henri Olivier : dans l’étroite calle, des sacs d’oignons. La gabarre fit route vers la côte anglaise ; quelques temps après elle revint ; la calle était vide et les poches des paysans pleines de livres sterlings » (Hérubel). Une nouvelle marchandise de mer était trouvée, une ère nouvelle pour Roscoff commençait. Ce résultat fut lié à une transformation complète de l'économie du pays ; le blé qui déclinait au XVIIIème siècle, suivant le témoignage du voyageur anglais Arthur Young, fut remplacé par la culture des légumes pour laquelle le terroir s’était déjà révélé d’une merveilleuse fertilité ; il était depuis longtemps enrichi par les amendements de fucus et de goëmons, dont la coupe était permise, exceptionnellement dans le pays du Léon, jusqu’à 4 fois l’an sous l’ancien régime. M. Marcel Hérubel, professeur à l’école des hautes études, dans un travail très documenté a fixé les progrès de ce commerce qui s’étend au N. O., vers l'Angleterre, Veymouth, Plymouth, Southampton, au N. E., vers l'Allemagne, Brême et Hambourg, par le Havre, donc toujours par mer ; en même temps par voie ferrée vers Paris et le centre de la France ; dans ces dernières directions, il souffre un peu de l’existence du branchement indirect Morlaix-Roscoff et encore plus du prix excessif des transports en vigueur depuis une dizaine d’années. Au début du XXème siècle les exportations maraîchères s’effectuent sous 3 formes différentes, suivant la nature des produits : pour les oignons, les cultivateurs des environs (Plougoulm, Sibiril, Santec) forment des compagnies de 30 à 40 hommes chacune avec 2 ou 3 patrons ; ils affrètent une goélette et s’en vont vendre leurs marchandises en Angleterre, au détail, du 15 juillet au 15 décembre ; on assiste alors à une véritable migration saisonnière des hommes de la région. Ce rapport est naturellement considérable par suite du change et de la suppression des intermédiaires. Pour la pomme de terre, l’envoi se fait à la commission, tantôt sur des voiliers français de Paimpol et de Saint-Brieuc, ou par petits caboteurs à vapeur de Liverpool ou de Cardiff. Les espèces les plus cultivées sont récentes et très productives : up to date et duc d'Albe, cette dernière consommée aussi sur place : la saison va de Pâques à juin et la production totale atteignit en 1923 : 5.173 tonnes. Mais rien n’est curieux comme l’expédition du chou-fleur brocolie, récolté en avalanche dans toute la région de Saint-Pol aux marchés célèbres, d’où il est versé fin décembre, par charretées au port de Roscoff ; les commissionnaires anglais et allemands accourent alors et le bassin est plein de navires. La gare connaît elle-même une époque d’encombrement total ; en 1922-23 elle a expédié 23.105 tonnes de choux-fleurs ! L’hectare de terre de jardin atteignit, la même année à Roscoff, le prix de 45.000 francs [Note : Et ces chiffres ont encore augmentés depuis lors]. Rien n’est frappant comme de voir s’étendre, aux portes mêmes de la petite ville, ces champs de légumes dont la tête dépasse les murs de pierre sèche qui les entourent à la mode bretonne. Pour un pareil trafic, le port s’est révélé depuis longtemps déjà insuffisant, d’abord il faut compter avec la pêche : une trentaine de barques sloops et côtres qui récoltent par an une centaine de tonnes de poissons frais : congres, mulets, etc... et aussi la langouste qui est entreposée dans d’immenses viviers, une des curiosités du pays ; ils appartiennent aux mareyeurs et peuvent contenir 80.000 langoustes qu’on est obligées de surveiller pour empêcher les forts de dévorer les faibles ! Ils sont situées à la pointe de Bloscon (fermant l’entrée du port à l’est) où l’eau est la mieux renouvelée : socialement parlant les pêcheurs forment la classe populaire de Roscoff. Le port était resté sensiblement tel que nous l’avons décrit en 1786 ; il ne comprenait qu’un seul bassin, havre d’échouage de 4 m. 50 en vives-eaux, et 1 m. 50 en morte-eau. Le môle a 300 m. de long sur 12 m. de large ; en 1877 une digue, dite de Pen-ar-Vil, a été construite dans le double but de permettre aux pêcheurs d’aborder à demi-marée et de protéger à l’est l’entrée du port ; mais en 1912 on a entrepris un agrandissement sérieux ayant pour but la création d’un nouveau port au nord de l’ancien, avec un terre-plein soudé à la ville et à l’ancien port, de bonne largeur, une digue orientée ouest-est de 380 m. de long, et un bassin bien protégé ouvert à l’est parallèlement à l’ancien, d’une surface de 4 ha. 9 ; celle des quais atteindra 1 ha. et demi. Valeur des travaux environ 4 millions (M. Behr).

Port de Roscoff (Bretagne)

 

Port de Roscoff (Bretagne)

Nota 3 : L’avantage du nouveau bassin sera son tirant d’eau : 6 m. 30 et 3 m. 30, suivant la marée qui rendra plus rapide l’embarquement des légumes, denrées essentiellement périssables. Enfin, il est nécessaire de mettre pleinement en relief l’avantage de Roscoff comme station climatique, fort bien étudié dans un savant travail du docteur Bagot. Les variations de température sont très faibles : décembre-janvier 6° à 7° ; juillet-août 15° à 16° ; écart 10°, et les journées ensoleillés ne sont pas rares en plein hiver, même après les plus affreuses tempêtes. Les pluies sont également très uniformément réparties en toutes saisons avec maximum en septembre et en octobre comme dans toute la Bretagne. L’influence du Gulf-Stream a été souvent mise en cause bien qu’on croit plutôt aujourd’hui à l’action d’un courant côtier d’eau chaude ; mais le résultat est identique et ce climat est remarquable au point de vue thérapeutique médical pour les cas de tuberculose osseuse et de scrofule. Roscoff possède plusieurs plages dont la principale est celle de Rokroum ; elles attirent tout l’été de nombreux baigneurs qui trouvent place dans les hôtels et dans des villas. Un sanatorium pour enfants existe sur la presqu’île de Perarhidy qui ferme le Laber à l’ouest ; construit sur les plans du professeur Calmette il est alimenté par des dons et par le pari-mutuel : on y trouve salles d’opération et de plâtre, cure d’air sous forme d’un vaste promenoir qu’on couvre à volonté ouvert sur une plage ; on y roule les petits malades condamnés à l’immobilité ; les moins atteints sont placés dans un préven­torium établi au petit château de la Digue dans un parc où l’on a construit en outre une clinique pour adultes ; il existe également une clinique à Roscoff même, celle du docteur Lefranc, Boulevard de l’océan, Villa Kerléna ; ajoutons qu’il existe aussi un Institut d’hydrothérapie ouvert l’été et que soigne les affections de nature rhumatismale ; le sanatorium éloigné de 3 km. n’est pas pour les baigneurs de Roscoff un inconvénient (M. Behr).

Une fontaine à Roscoff (Bretagne)

Nota 4 : Roscoff est la patrie du grammairien Guillaume Quiquier (auteur du Dictionnaire et Colloques françois et breton, publié en 1626 ) et de l'abbé Roussel, recteur de Plounéventer au XVIIème siècle (auteur d'un dictionnaire breton-français).

 

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PATRIMOINE de ROSCOFF

  

l'église Notre-Dame-de-Croas-Batz    (1522), fondée par les marchands et armateurs de la ville de Roscoff en    1522.     La construction de l'église n'est achevée qu'en 1545.    L'édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côtés et chapelles    en ailes au droit de la seconde, nef séparée par un arc diaphragme d'une    seconde partie comprenant deux travées avec bas-côtés et choeur terminé    par un chevet plat. La cloche datée de 1642 porte l'inscription "François    Helary sr du Pre et Ian Marzin sr de Launay procureurs de cette chapelle    m'ont faict faire". La nef    lambrissée, est éclairée par les baies des collatéraux qui comportent    deux chapelles en ailes dans leur partie centrale. Le porche à la base de la tour est édifié vers 1550. Le tabernacle du    maître-autel date de 1667 : il a été érigé par la Confrérie du Rosaire    fondée le 21 novembre 1638.   Le    retable du maître-autel date du XIVème-XVIème siècle. Le    retable de Saint-Pierre, à l'autel latéral nord, date du XVIIème siècle    : dans ses trois niches, il abrite les statues de saint Pierre, saint André    et saint Jacques. Le retable de l'autel des Vierges, date du XVIIème    siècle : dans les niches, il abrite sainte Geneviève, sainte Barbe, sainte    Catherine d'Alexandrie. On y trouve aussi un ancien retable du XVIIème    siècle en albâtre (chapelle sud),    sorti à la fin du XVème siècle ou au début du XVIème siècle des ateliers de Nottingham et qui retrace en sept    bas-reliefs la Vie de Jésus. Les fonts baptismaux à dôme datent de    1690 et le baldaquin, qui est achevé en 1701, est semble-t-il l'oeuvre d'Alain Castel et Guillaume Level de    Landivisiau. La chaire à prêcher, qui date de 1710-1711, est l'oeuvre de Jacques    Lespagnol, maître sculpteur de Morlaix : le corps est en chêne    et les panneaux sont en châtaignier. Sur l'escalier se trouvent trois    panneaux : la Conception, la Présentation de la Vierge au temple,    l'Annonciation. Sur la cuve se voient les quatre évangélistes. On y trouve un cadran solaire    qui date du XVIIème siècle et qui porte l'inscription "Craignez la    dernière". Le chapelet dit de Marie Stuart, en ambre et    argent, date du XVIème siècle. L'église possède une Vierge en argent du    XVIIème siècle (poinçons de Paris), deux ciboires en argent du XVIIème    siècle, deux calices en argent du XVIIème siècle et un calice en argent    du XVIIIème siècle. L'orgue, oeuvre de Thomas Harrisson et Robert    Dallam, date de 1650. La tribune d'orgue date de 1606. Le buffet, oeuvre    d'Yves Richard, date de 1649. Le tableau de "La Bonne Mort",    oeuvre d'Alain Villemoro Bourisquen, date de 1702. Le tableau de    Notre-Dame-de-la-Guadalupe date de la seconde moitié du XVIIème siècle.    L'église abrite les statues anciennes de la Vierge-Mère, saint Jean en    évêque et saint Jérôme ;

 

     
      

Eglise de Roscoff (Bretagne)

      

Clocher de Roscoff

 

Bedeau de Roscoff (Bretagne)

Note  1 :  De tous les monuments  l’église est le plus remarquable ; elle répond tout à fait au type des églises  bretonnes avec son enceinte sacrée qui entourait jadis le cimetière occupé  actuellement par de fort beaux arbres ; ils mettent autour de l’édifice une  couronne verdoyante ; l'enceinte est percée de 5 portes aux piliers  quadrangulaires : trois d’entre elles correspondent aux entrées de l’église  ; elle embrasse aussi deux ossuaires dont le plus remarquable, celui de gauche  (quand on pénètre dans l’enceinte par la porte axiale), date de Louis XIII  (il est classé monument historique) avec sa galerie en arcades ouvragées, et  enfin le mausolée de Mme Dorothy Silburn, bourgeoise anglaise de Londres,  surnommée la « mère du clergé Français » à cause de la  protection qu’elle accorda durant la révolution aux prêtres « insoumis   » réfugiés en Angleterre, avec l’aide de l’un deux, le dernier évêque  de Léon Mgr de la Marche à qui elle donna asile dans sa maison, et qui  mourut à Londres, le 25 novembre 1806. Il n’avait cessé durant son exil  d’administrer de loin son diocèse et il avait fait distribuer grâce au  comité qu’il présidait, plusieurs milliers de livres aux émigrés français.  Mme Silburn vint en France plus tard, reçut une pension de Louis XVIII en récompense  de ses bonnes oeuvres ; elle se fixa d’abord à Morlaix, puis à Roscoff où  elle mourut à un âge avancé en 1820 ; un monument lui fut élevé par  souscription du diocèse de Quimper : c’est une stèle carrée dont 3 des  faces portent des plaques commémoratives en marbre blanc, celle du nord porte  : « Dorothy Silburn, mère des pauvres de Roscoff, sa mémoire est en bénédiction   » ; on remarque aussi que les trois côtés sont creusés de baies  rectangulaires destinées à recevoir d’autres inscriptions, mais le  gouvernement de Juillet arrêta les travaux, par scrupule politique sans doute  ! Revenons à l’église elle-même ; nous sommes frappés d’abord par  l’immense toit, descendant très bas pour protéger l’édifice de la  pluie, toit relevé au-dessus des très hautes fenêtres dont le sommet s’y  emboîte par des pans coupés, un peu comme au Kreïsker de Saint-Pol ; à  l’intérieur nous ne sommes pas surpris de trouver la grande nef voûtée  d'un simple berceau de bois : c’est la mode bretonne ; enfin ajoutons  qu’il est impossible d’assigner au premier coup d’oeil à l’édifice  une date précise : il est connu en effet que le gothique breton retarde de  plus d’un siècle sur celui du reste de la France, pour des motifs faciles  à comprendre ; et il est arrivé qu’on ait démoli certaines églises en  cours d’exécution pour les conformer à un style nouveau : ainsi Notre-Dame  de Croaz-Baz, construite de 1515 à 1550, est à la fois gothique et  renaissance. A l’intérieur c’est un beau berceau droit sans transept  vrais avec deux nefs latérales voûtées assez bas, le style général est  Plantagenest, comme il arrive fréquemment dans l'Ouest et en Normandie : on  remarque que les arcs ogifs très surbaissés entrent à pénétration directe  dans les piliers massifs sans chapiteaux, les porches sont très sobrement décorés  et l’église se termine par une abside à fond carré dont la large baie  orientée à l’est concentre toute la lumière ; l’ensemble donne une  grande impression de sobriété et d’élégance ; les fenêtres sont du  gothique rayonnant, mais on observe des traces de Renaissance dans les  remplages supérieurs souvent en anse de paniers ; les plus belles encadrent  le portail principal surmonté d’une statue de la Vierge et des armes de la  ville : un navire voiles éployées qu’on retrouve sur la façade sud et  derrière la sacristie ; plus loin on voit un beau cadran solaire avec ces mot   « Craignez la dernière » ; cette église est surtout curieuse par  son clocher, dont on ne retrouve l’équivalent qu’au village assez voisin  de Berven : encore ce dernier n’a-t-il pas la même variété architecturale  ; celui de Roscoff présente la forme d’un véritable minaret arabe et plus  exactement mauresque : la base est une tour massive épaulée de hauts  contreforts ; il se continue par trois balcons successifs en encorbellements  de plus en plus étroits et dont le support fait denticule ; les créneaux  qu’on s’attendrait à voir à cette espèce de donjon [Note : « Il  n’est pas dit que dans l’esprit des constructeurs qui élevaient l’église  sur un rocher presque au ras des flots, le clocher n’était pas appelé à  jouer éventuellement un rôle défensif. C’était sûrement une " tour  de veille ". Le clocher porte noyé dans sa masse à mi-hauteur du corps  principal deux canons de pierre braqués l’un vers la passe de l’ouest,  l’autre vers la passe de l’est, inoffensifs, mais symboliques épouvantails   »] sont remplacés par des galeries délicatement ajourées ; il sont réunis  entre eux par des arcades en plein cintre et par des clochetons soudés aux 4  angles par des tirants de pierre couverts en coupoles rondes rappelant celle  des mosquées ; ces étages de coupoles superposées se terminent par une  lanterne ronde couverte de même manière. L’ensemble est d’une extrême légèreté,  et malgré son étrangeté qui étonne au premier abord s’apparente étroitement  à la lignée des clochers à jour de Bretagne.  La  décoration intérieure assez sobre se résume dans le maître-autel  qu’occupe presque toute la largeur de l’édifice, richement orné à la  fin du XVIIème siècle par les soins [Note : Il était l’arrière grand'oncle  de l’auteur des Annales Roscovites ; la maison de sa famille  construite en 1583 existe encore au XXème siècle non loin de l’église à  l’orée de la route de Saint-Pol] de messire Le Hir de Penarpont, prêtre  missionnaire et enfant du pays ; il porte un assez beau retable Louis XIII,  oeuvre dit-on, d’un artiste hollandais ; d’ailleurs le style Jésuite  triomphe dans cette partie de l’édifice ; signalons également à droite de  l’entrée des fonts baptismaux en granit, et sous le porche très profond  qui fait toute l’épaisseur du clocher, un bénitier d’origine gallo  romaine ; à gauche de l’entrée un très beau retable en albâtre du XVème  siècle, de provenance anglaise, retraçant les scènes du nouveau testament  depuis la nativité jusqu’à l'Ascension avec des personnages et des  costumes de l’époque de la guerre de cent ans ; (remarquer les armures des  soldats anglais du temps de Jeanne d'Arc). Enfin le trésor est fort riche  pour une simple paroisse (elle ne se sépara de Saint-Pol qu’en 1791) ; on y  montre deux très belles custodes en filigrane d’argent [Note : Commandant  Paqué, articles de la Dépêche du Finistère] qu’on attribue à un  don de Marie Stuart, tout comme une vierge en argent ciselé, bien que ces  trois objets soient du XVIIème siècle ; enfin un chapelet à grains  d’ambre montés sur filigrane d’argent travaillé, cadeau de Marie Stuart  aussi dit-on : en réalité fort beau travail hispano mauresque (M.  Behr).

Eglise de Roscoff (Bretagne)

(voir des photos de    l'église    Notre-Dame-de-Croas-Batz)     ;

  

la chapelle Sainte-Brigitte (XVI-XVIIème siècle), initialement un    ancien ossuaire du XVIème siècle. Il s'agit d'un petit édifice, de forme    rectangulaire, ouvert par six arcades. " Roscoff eut d'abord comme    ossuaire, le petit monument situé à l'angle sud-ouest du mur d'enceinte.    Couvert de lourdes ardoises, il est percée de six arcatures, et remonte au    XVIème siècle. Il est connu sous le nom de chapelle de Sainte Brigitte. On    voit à l'intérieur la pierre tombale de Nicolas Floc'h prêtre    missionnaire et curé de Roscoff décédé le 14 Juin 1755 "    (Adolphe, évêque de Quimper et Léon, 1937) ;

la chapelle Sainte Barbe    (1619).    Il s'agit d'un petit édifice rectangulaire édifié en 1619 « pour au    dit moyen de l'intercession de la dite Sainte (Sainte-Barbe) supplier la Divine Bonté de conserver    le    peuple tant du Minihy (de Saint-Pol) que de toute la chrétienté des    invasions des pirates et d'autres ennemis de l'église »     (R. G. 298). Le    clocheton vient de la chapelle Saint-Sébastien. La chapelle abrite une    statue de sainte Barbe et deux tableaux représentant le martyre de sainte    Barbe et le supplice de saint Sébastien. " Cette petite chapelle    toute pittoresque se dresse comme une vigie face à l'océan, sur la pointe    rocheuse de Bloscon. Ce minuscule sanctuaire, long de 7 mètres, large de 5,    est exposé aux vents du large ; aussi ne comportent-il que trois    ouvertures, deux portes et un œil de boeuf. Le clocheton qui le domine    vient de la chapelle Saint Sébastien, démolie au début du siècle    dernier. A l'intérieur, on voit un vieil autel avec un retable à deux    colonnes unies, où se trouve une niche qui loge une Sainte Barbe moderne.    Aux murs sont appendus deux tableaux anciens. L'un représente le martyre de    Sainte Barbe : Dioscore tranche la tête de sa fille ; dans l'autre, c'est    le supplice de Saint Sébastien : des bourreaux l'attachent à un arbre; un    ange étend au-dessus de lui une couronne. Cette dernière toile provient de    l'ancienne chapelle Saint Sébastien " (Adolphe, évêque de    Quimper et Léon, 1937) ;

Chapelle Sainte-Barbe de Roscoff (Bretagne)

  

la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle    (XVIème siècle). Elle est mentionnée par Cyrille Le Pennec au village de    Lagat-Bran près de Mouster-Paul : « entre la ville de Saint-Paul et le bourg de Roscoff, non loin d'une    chapelle qu'on nomme Mouster-Paul, sur le bord du grand chemin. Elle est    assez fréquentée de tous les passants. Elle est située au village de    Lagat-Bran ». " Elle aurait été construite à    la fin du XVIème siècle ou au début du XVIIème, sur le domaine de Kérestat,    par la famille de Kergoët dont les armes ornaient jadis un de ses murs    " . Quelques mariages y sont célébrés à partir de 1619 ;

    

la    chapelle Saint-Nicolas (1574-1598), ancienne chapelle de l'hôpital située rue    Brizeux. Il s'agit de la chapelle de l'hôpital fondée à Roscoff le 24    décembre 1574, suite à un don de l'évêque de Léon à la Fabrique d'un    champ situé à Goas-Prat afin d'y établir un hôpital pour recevoir les    orphelins et les pauvres. L'hôpital est édifié entre 1575 et 1576, et sa    chapelle, dédiée à saint Nicolas, vers 1598. La chapelle a été remaniée au    XVIIIème siècle. Il s'agit d'un petit édifice gothique avec ses deux fenêtres    ogivales. Elle est décorée d'un navire (carvelle) au-dessus de la porte.    Le maître-autel est encadré de médaillons : celui de gauche représente    un tableau du XVIIème siècle où la Sainte Vierge donne le Rosaire à    Saint Dominique et à Sainte Catherine (l'ensemble est surmonté de saint    Yves) ; celui de droite représente un prêtre, recevant un coup de lance    avec cette inscription " Saint-Cadou priez pour nous "    (l'ensemble est surmonté de saint Roch). Cette chapelle abrite les statues    de saint Nicolas, Catherine d'Alexandrie, saint Jacques et saint Yves ;

L'hôpital et la sa chapelle à Roscoff (Bretagne)

Note  2 : la carvelle sur façade occidentale est très bien conservé - l'étrave  basse se termine par une courbe. Le château avant porte un beauprè et un  mât de misaine. Une hune coiffe l'extrémité du mât. Le château arrière  très incliné sur l'avant se prolonge par une voûte dominant le safran. Un  fanal de poupe orne le couronnement. Le grand mât et le mât d'artimon  portent une hune sous laquelle sont capelés les haubans munis d'enfléchures  et un étai de hune.

Roscoff (Bretagne) 

  

la    chapelle Sainte-Anne (aujourd'hui " office du tourisme ") (1640).    Dans un acte datant du 10 septembre 1640, on peut lire : « ... ce jour,    ont comparu devant maître Symon et maître Talarmin notaires de la cour    royale de Lesneven, au bourg de Roscoff, noble gentz Louis Ronyant et Françoise    Marzin sa compagne, sieur et dame de Kérugant, désirant édifier devant    chez lui une chapelle à l'honneur de Dieu soulz l'invocation de Madame    Sainte Anne ... ... Monseigneur l'Illustrissime Evesque de Léon, après    enquête confiée à noble et vénérable messire Rolland Poupilquet    seigneur de Feunteunpeur, a déclaré l'endroit choisi tout à fait propice    et convenable... ». La chapelle est édifiée aux seuls frais des " maryés "    et Yves Simon prêtre, de Roscoff, est désigné comme chapelain. Les    revenus de la fondation  consistent alors en : « 1° un park situé    en la paroisse de Cléder au fief de Trogoff tenu en ferme par Jean    Guillaume Guillou pour 24 livres de revenu l'an ; 2° un park affermé dans    la paroisse de Saint Pierre au fief de Monseigneur L'Evêque de Saint-Paul    pour 15 livres de revenu l'an ; 3° un park situé à Saint Mathieu de    Morlaix, fief du Roy, près le petit château de Morlaix, tenu en ferme par    Gilles Le Squin pour un revenu de 12 livres l'an. 4° 3 livres de rente qui    seront prises sur une hypothèque d'un bien en l'isle de Bas travaillé par    la veuve de Mathieu Bernard   ». Durant la Révolution, sa cloche est descendue pour être " fondue    en canon " en octobre 1793, conformément à la loi, et elle    servira aussi comme lieu des assemblées décadaires et temple de la Déesse    Raison. Il s'agissait à l'origine d'un    édifice de forme rectangulaire complètement vidé par les Allemands    pendant l'Occupation ;

l'ossuaire de l’enclos paroissial (1639).    A l'ouest, se trouvent deux ossuaires transformés en chapelles, l'un du    XVIème siècle, l'autre construit sous Louis XIII (remarquable par les deux    niveaux d'arcatures à pilastres). Celui daté du XVIIème siècle a servi jadis d'école et, dès 1910, de chapelle de catéchisme.    Il s'agit d'un monument de plan rectangulaire, ajouré sur deux faces par    deux étages de baies et il ne comportait, avant son aménagement en    chapelle, aucune porte. " Dans la première partie du XVIIème siècle    un autre ossuaire plus important se dressa à l'angle nord-ouest du mur    d'enceinte. Il compte parmi les plus originaux et les plus parfaits du    genre. L'un des pignons et l'une des façades latérales sont percés de 28    baies, séparées par des pilastres cannelés : en bas il y en a 14 de forme    carrée ; au-dessus 14 à plein cintre. Les pilastres, les moulures et    l'allure générale sont dans le style Louis XIII. Le pignon nord de ce    reliquaire porte une caravelle sculptée. Elle a ses trois mâts couronnés    de hunes, et est percée de six sabords, trois à la proue et trois à la    poupe. Seule sa voile de misaine est tendue, mais, par exception, cette    misaine est surmontée d'un mât de hune, portant une vergue et un drapeau,    tandis qu'un second étendard semble être arboré au hunier d'artimon. Cet    ossuaire fut aménagé, en 1910, en chapelle de catéchisme. C'est alors que    l'on aveugla les ouvertures du bas " (Adolphe, évêque de Quimper    et Léon, 1937) ;

L'ossuaire de Roscoff (Bretagne)

  

la    chapelle du sanatorium édifiée sur les plans de Heuzé ;

l'ancienne    chapelle Saint-Strignon ou Saint-Ninian (ou Saint-Ninien), aujourd'hui disparue.    Il s'agit d'un édifice de plan rectangulaire ayant complètement disparu en    1932 lors de l'aménagement du port. Suivant la tradition, la chapelle    aurait été fondée par Marie Stuart en souvenir de son arrivée en France.    A signaler que Bourde de la Rogerie a produit deux actes mentionnant une    assemblée du chapitre de Saint-Pol tenue en la chapelle de Monsieur    Saint-Strignon au bourg de Roscoff, actes datés du 21 janvier 1538, donc    antérieurs à la naissance de la reine (8 décembre 1542). En 1612, les commerçants de    Roscoff avaient fondé dans cette chapelle une confrérie dite de " la    Sainte Union ". " S'il faut en croire Albert Le Grand, qui    écrivait en 1634, « l'an 1548 très noble et très illustre Princesse    Marie Stuart, Reyne d'Ecosse fonda la chapelle de Saint-Ninien (en Breton    ils l'appellent Sant Dreignon) en l'endroit même où elle descendit du    Navire, au bourg de Roscoff lorsqu'elle vint espouser le Roy Très Chrétien    François II » (Les Vies des Saints... édition des Chanoines, p.    246.). Cette chapelle de Saint Ninien, tombée en ruines, a complètement    disparu en 1932, pour donner un accès facile au nouveau port de Roscoff (On    n'en a conservé que la porte encastrée dans le mur voisin). Ce vieux    monument, écrivait en 1864, Pol de Courcy, rectangle de 14 mètres de    longueur sur 6 m. 33 . Le pignon ouest est percé d'une porte ogivale à    voussures et le pignon. est d'une fenêtre à meneaux flamboyants dont    l'amortissement offre des quatre feuilles lancéolées. Deux autres fenêtres    et une porte plus petite sont ouvertes dans les murs latéraux ; enfin    l'autel en pierre est flanqué de crédences trilobées en forme de niches    (De Rennes à Brest et à Saint-Malo, p. 271). La chapelle était sous le    vocable de Saint-Ninien. Originaire de Grande-Bretagne, ce saint est le    premier apôtre connu de l'Ecosse. Vers la fin du VIème siècle, après    l'ordination épiscopale à Rome, il se rendit chez les Picts et les Scots,    au milieu desquels s'écoula sa vie entière. Il mourut en 432. Sur la foi    d'Albert Le Grand, on avait longtemps cru, que la chapelle de Saint Ninien,    fondée par Marie Stuart, fut élevée sur le lieu de son débarquement,    pour conserver la mémoire de cet événement historique. Or voici qu'en    1911, M. Bourde de la Rougerie, archiviste du Finistère, révéla    l'existence aux archives départementales de deux actes datés du 21 Janvier    1538 (ancien style ; 1539 nouveau style), qui mentionnent une assemblée du    chapitre de Saint Pol de Léon, tenue « en la chapelle de Monsieur    Sainct Strignon, au bourg de Roscoff ». La chapelle existait donc    plusieurs années avant l'arrivée de Marie Stuart à Roscoff (15 août    1548) (Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1911, page    XXXIV). M. Waquet la fait remonter au début du XVIème siècle (Vieilles    Pierres bretonnes, p. 144. - Les cartes marines donnent le nom Saint Trignon    à une roche voisine de l'île Verte, qui est en face de la chapelle    Saint-Ninien ). Pour remercier Dieu de lui avoir accordé une bonne traversée    Marie Stuart pria sans doute dans la chapelle dédiée à un Saint écossais,    et elle fit don à ce modeste sanctuaire d'une Vierge d'argent et d'un    chapelet magnifique, aujourd'hui conservés au presbytère de Roscoff. Le    chapelet, vraie merveille d'orfèvrerie, d'un travail délicat et varié,    est à grains d'ambre montés sur argent Porté aux processions au cou de la    Vierge d'argent, il contribue à rappeler aux Roscovites le souvenir de    l'illustre et glorieuse bienfaitrice. D'après un aveu à l'évêque de Léon    du 23 avril 1736, les vitraux de Saint Ninien renfermaient les armoiries du    seigneur évêque de Léon, puis celles des Kerautret et des Crechquerault.    Contiguës à l'ancienne chapelle Saint Ninien, deux vieilles maisons sont    dites de Marie Stuart, et revendiquent l'honneur de l'avoir hébergée    pendant le court séjour qu'elle fit à Roscoff . L'une d'elles (n° 25 de    la rue Amiral Réveillère) a dans sa cour intérieure sept arcades rondes    trapues. Un peu plus loin, est au fond de la cour une échauguette dite «     tourelle de Marie Stuart ». La jeune Reine d'Ecosse ne fit que passer    par Roscoff. Peu après son débarquement elle fut conduite au palais épiscopal    de Saint Pol de Léon, où elle se trouvait encore le 18 août 1548 (Le    Guennec, dans le Fureteur breton, 1912-1913, p. 159) " (Adolphe,    évêque de Quimper et Léon, 1937) ;

Chapelle fondée par Marie Stuart à Roscoff (Bretagne)

Note  3 : L’édifice qui retient le plus d’attention après l’église, c’est  en allant vers le port la chapelle Saint-Ninien, du nom de Ninianus, apôtre  de la Calédonie (Ecosse), mort évêque de Whitehern, le 16 septembre 432.  Marie Stuart, âgée de 8 ans, s’embarqua à Dumbartou (Ecosse) en 1548 et  après 6 jours d’une navigation difficile, par suite du caprice des vents  aborda à Roscoff où elle ne séjourna que peu de temps avant de reprendre la  mer pour atteindre Morlaix où elle fit une entrée solennelle ; afin de perpétuer  sa mémoire au lieu où elle avait pris terre on traça sur un rocher  au-dessous de la chapelle qu’elle avait fondée, l’empreinte du pied  qu’elle y avait posé ; ce rocher est aujourd’hui sous un remblai de terre  au nord de l’édifice ; cette chapelle malgré l’état de délabrement où  l’ont laissée les siècles et l’injure des hommes présente encore au début  du XXème siècle des caractères architecturaux intéressants. « Elle a  la forme d’un quadrilatère de 14 m. de long sur 6 m. 30 de large ; deux des  faces de l’édifice font pignon d’angle sur la rue principale ; dans  l’une d’elles regardant l’ouest est un portail à voussures en arc  contrecourbé et surbaissé ; dans la façade opposée et au-dessus de  l’autel s’ouvre une belle fenêtre à deux meneaux dont le tympan  flamboyant est formé de 4 feuilles lancéolées. Chacune des façades nord et  sud est percée d’une fenêtre restaurée de style ogival. Il suffirait  d’un entourage convenable, d’un peu de verdure grimpant sur ces vieux murs  pour mettre en valeur ces ruines dans leurs cadres de vieilles maisons du XVIème  siècle, avec comme fond de décor la mer parsemée de rochers déchiquetés   ». C’est bien notre avis, mais il manque à cette chapelle un toit qui  suffirait à en protéger les vestiges des intempéries ; en tous cas par sa  valeur architecturale, par les souvenirs qui s’y rattachent elle mériterait  d’être classée comme monument historique, certaines initiatives à ce  sujet n’ont pas encore donné de résultats. Il n’en est plus de même  pour la maison où coucha Marie Stuart qu’on peut admirer tout près de là  ; semblable à l’extérieur à toutes les autres, basse et trapue, elle est  remarquable à l’intérieur par sa belle galerie du XVIème siècle, à six  arcades en plein cintre ; derrière un jardin s’avance vers la mer comme la  proue d’un navire et se termine par une élégante tourelle du XVIème à  six ouvertures, probablement d’inspiration espagnole ? [Note : Elle semble  bien du même style Renaissance que les 2 tourelles à coupoles du clocher à  la hauteur de la 1ère balustrade]. Signalons en passant que des parties de  certaines maisons à façade Renaissance et à petits miradors qui se  remarquent auprès de l'Eglise sont de construction relativement récente. La  curiosité de Roscoff la plus universellement connue au début du XXème siècle,  c’est le grand figuier situé dans le vaste jardin de l’ancien couvent des  Capucins, à l’entrée de la ville sur la route de Saint-Pol ; il fut planté  en 1621. « Ces branches s’étendent horizontalement de part et d’autre  d’un petit mur qui soutient les troncs ; cet arbre couvre 600 m2 de surface  et il est soutenu par un grand nombre de piliers. Ce qui le rend fort curieux  au point de vue botanique, c’est que l’arbre entier provient d’un tronc  unique dont les drageons s’étendent horizontalement sur une certaine  longueur presque au ras de terre se sont recourbés vers le sol pour y prendre  racine. Ils ont formé ainsi de véritables troncs, issus des premiers  auxquels ils restent liés par de véritables racines aériennes très  volumineuses » ; bref une merveille végétale. Il produit annuellement  une moyenne de 12.000 fruits. Il nous faut encore signaler le très fameux  laboratoire de zoologie, fondé en 1872, par M. Lacaze-Duthiers (station de  biologie marine) où se font toutes sortes d’expériences concernant la vie  végétale et animale ; l’été une foule d’étudiants de l'Université de  Paris viennent y travailler, augmentant ainsi la foule des baigneurs ; l’établissement  possède une bibliothèque et un aquarium (M. Behr).

Marie-Stuart à Roscoff (Bretagne)

 

Château de Marie-Stuart à Wassy

 

Souvenir de Marie-Stuart à Roscoff (Bretagne)

  

l'ancienne    chapelle Saint-Roch et Saint-Sébastien, détruite au XIXème siècle. Cette    chapelle avait été fondée en 1600 pour le service des pestiférés que    l'on inhumait dans le cimetière adjacent. A noter qu'au début du XVIIème    siècle, on prenait des mesures très énergiques pour éviter toute    contagion, comme le confirme une délibération des bourgeois de    Saint-Pol-de-Léon en 1632 :     « tous les pestiférés et ceux qui les auront hantés seront cadenassés    dans la maison de santé de Saint Sébastien, jusqu'à ce qu'il plaise à    Dieu de les guérir ».     « L'érection de cette chapelle nous est connue par la délibération du    Général du Minihy, le 11 Juin 1600 (archives départementales G.332) : Au    mois de Décembre 1598, les dits habitants auraient, obstant la contagion    qui lors y était, par dévotion singulière pour la conservation du péril    qui estait au dit temps, en éminent danger de mourir sans administration    des Saints Sacrements et après la mort de venir carents de sépulture en    terre bonoiste, et n'avoir aucun endroit de ce faire aux bons catholiques    romains pestiférés ou à pestiférer quand Notre Seigner tout puissant    rendra les dits habitants présents et à venir affligés en telle punition,    fait voeu et offrande de prendre et acquérir par deniers communs d'aulmônes    une pièce de terre afin de la bénir pour servir Dieu sous    l'invocation de M.M. St Roch et St Sébastien pour y faire une chapelle et    ensevelir les cadavres pestiférés. Mgr de Neuville a arrêté la    construction de la dite chapelle, et assigné le jour de demain (12 Juin    1600) pour la bénédiction de la première pierre ».    (M. Paul Malo Théophile Peyron).      « Ce sanctuaire, fondé    en 1600, fut placé sous l’invocation de Saint-Roch, pèlerin marseillais    de la fin du XIIIème siècle, patron des pestiférés, et de Saint Sébastien    officier romain, mort martyr vers la fin du IIIème siècle, invoqué lui    aussi contre les maladies contagieuses. On conserve au presbytère de    Roscoff deux vieux grands plats de cuivre qui servaient pour la quête. L'un    d'eux porte, en repoussé, l'image de la Vierge-Mère, que deux anges    couronnent d'un diadème ; on y lit l'inscription : Pour servir. A. Dieu.    St. Sébastien »     (Adolphe, évêque de Quimper et Léon, 1937). Par acte du 11 Juin 1600,      « les habitants de Roscoff et paroissiens de Toussaint et Saint Pierre,    assemblés en corps politique, s'obligent de faire desservir une messe par    semaine dans la chapelle de Saint Roch et Saint Sébastien par eux faict    construire et par l'agrément du Seigneur Evêque, pour procurer aux    habitans du lieu les Sacrements et la sépulture, en temps de maladie    contagieuse, pour les pestiférés et dont plusieurs personnes moururent au    mois de décembre 1598 ».    (Voir Chapelleries, Gouvernements, fondations, Bénéfices et Communautés    - Du Chatellier, 1764)    ;

la    croix de Roskogoz (XIIIème siècle) ;

d'autres    croix ou vestiges de croix : Kerguennec ou Croix-de-Tonton-Job (1881),    Roc'h-Zu (1925), la croix du cimetière de Roscoff (1951) ;

le manoir de Kerestat (XVIème siècle), restauré au XIXème    siècle, édifié par la famille de Kerguvelen ou Kergoët, puis propriété    de la famille de Kergoët (XVIème-1723, suite au mariage d'Anne    de Kerguvelen avec Jean de Kergoët), de James de Portenoire,    du comte de Marbeuf, et, au XIXème siècle, de la famille d'Herbais de Thun.    Il est restauré en 1830, 1860 et en 1880. On y    trouve, à proximité, un colombier et la chapelle dédiée à Notre-Dame de    Bonne-Nouvelle ;

Château de Kérestat à Roscoff (Bretagne)

  

l'ancien    manoir de la Digue ou château de Laber (1890). Il est édifié    par la famille Laurent d'après les plans de l'architecte Girault. On y    trouve de nombreuses tours et de nombreuses ouvertures. Devenue veuve, Marie    Laurent, qui mourut en 1902, épousa entre temps le colonel Geoffroy. Aujourd'hui,    l'édifice est la propriété du centre    Hélio-Marin de Perharidy ;

Château de la Digue à Roscoff (Bretagne)

  

une maison du XVIème siècle, située rue Amiral-Réveillère ;    

la maison forte (XVIème siècle), située quai    Charles-de-Gaulle ;

la maison Marie-Stuart    (XVIème siècle). " Sous la direction d'Anus de Maillé, marquis de    Brézé, chargé de veiller sur sa personne, la Reine s'embarqua, avec sa    suite, à Dumbarton, le 27 juillet 1533. Des vents contraires retardèrent    le départ qui ne put avoir lieu que le 7 août suivant. Longtemps fut agitée    la question de savoir si c'est à Brest ou à Roscoff que la jeune Reine débarqua    ; mais le débarquement à Roscoff est aujourd'hui regardé comme un fait    historique. Deux lettres que possède la Bibliothèque Nationale suffisent    à l'établir. C'est d'abord une missive de M. de Brézé à François de    Guise, duc d'Aumale, datée « de Rossecou, ce XVIIIe aougst 1548 » :     «  Monseigneur, écrit ce personnage, quand les galères sont arrivés    en ce port de Rossecou, je n'ai pas manqué, trois ou quatre jours après le    débarquement de la petite Reine d'Ecosse, de les envoyer à Rouen pour y    attendre les instructions du Roi (Bibliothèque Nationale, Fonds français,    20457, fol. 121) ». Henri II, d'autre part, dans un billet écrit de Turin,    le 24 août 1548, mande ce qui suit à M. d'Humières, son ambassadeur à    Londres : « Mon cousin, j'ai reçu quelques nouvelles de l'arrivée en    bonne santé de ma fille la Reine d'Ecosse au port de Roscou près de Léon,    en mon duché de Bretagne (Bibliothèque Nationale, n° 3134, folio 12. Cf.    Annales de Bretagne 1907151108, p. 150.) "  (Adolphe, évêque    de Quimper et Léon, 1937) ;

La maison de Marie Stuart à Roscoff (Bretagne)

  

la    maison (XVIème siècle), située au n° 2 rue Armand-Rousseau. Une lucarne    est datée de 1603 ;

la    maison d'armateur (XVIème siècle), située place de l'église ;

La maison Gaillard à Roscoff (Bretagne)

  

la    maison (1582 et XVIIIème siècle), située au n° 18, rue Albert-de-Mun ;

le fort de Bloscon (1694-1943) ;

Le fort Bloscon à Roscoff (Bretagne)

  

la tourelle des Duons (1794) ;

la thalassothérapie de Roc’h-Kroum (1899) ;

Le sanatorium de Roscoff (Bretagne)

  

la poivrière (XVI-XVIIème siècle), située rue    Amiral-Réveillère ;

Fort de Roscoff (Bretagne)

 

Fort de Roscoff (Bretagne)

A signaler aussi :

  

l’ancien port de    Roscoff (XVème siècle) ;

le port    de Roscoff (XVIIème siècle) ;

Port de Roscoff (Bretagne)

 

Port de Roscoff (Bretagne)

  

la digue (1742) ;

Les quais de Roscoff (Bretagne)

 

Port de Roscoff (Bretagne)

  

l’aquarium    de Roscoff (1872) ;

l'ancien    couvent des Capucins, fondé en 1621 ;

l'ancien    grand figuier, planté entre 1610 et 1640, et détruit en 1987. « Nous    l'avons visité dans l'été de 1876, alors qu'il était chargé de fruits    et d'un épais feuillage qui formait un couvert tout à fait impénétrable    aux rayons du soleil : les branches plus ou moins contournées se dirigent    à peu près horizontalement et assez près du sol pour que dans beaucoup    d'endroits un homme de taille ordinaire soit obligé de se baisser pour    passer dessous. Ces branches, aujourd'hui assez fortes, reposent, çà et là    sur des piliers, la plupart en pierre, quelques-uns en bois ; à leur extrémité    elles retombent sur le sol et closent cette sorte de salle de verdure,    certainement unique au monde ; et comme l'arbre est très-vigoureux, elles    continuent à s'allonger. Aussi est-il hors de doute, que, si elles    n'eussent pas été coupées, elles auraient pu envahir tout le terrain et    former ainsi une sorte de fourré rappelant certaines forêts vierges, ou,    jusqu'à un certain point, comparable à ceux que, dans diverses parties de    l'Inde, forme cette espèce de figuier, dit " des pagodes " ou    " des banians ". La tête de notre figuier n'est pas uniforme, de    sorte que, bien que l'ensemble constitue une énorme masse de verdure, elle    présente çà et là des parties plus ou moins élevées qui donnent à    cette sorte de colosse un aspect pittoresque et grandiose. Afin d'avoir    quelques renseignements sur ce figuier, nous avons écrit à son propriétaire,    M. Deschamps père, qui s'est empressé de nous envoyer la note suivante,    dont nous le remercions : " Roscoff, 16 septembre 1876. Monsieur,    Je m'empresse de vous donner les renseignements que vous me faites l'honneur    de me demander par votre lettre du 12 courant. L'acte de fondation des    capucins à Roscoff date de 1621. Très-peu de temps après, probablement,    fut planté le figuier colossal que le public visite avec quelque intérêt.    Cet arbre repose sur trente-cinq piliers en pierre environ, dix piliers en    bois, et, çà et là, sur deux murs dans lesquels quelques branches ont    pris racine. En moyenne le diamètre de l'arbre est de 23 mètres, sa    hauteur de 7 mètres ". La plupart des agriculteurs et des    horticulteurs connaissent Roscoff, non pour l'avoir visité, mais par les    quantités prodigieuses de légumes qu'il fournit non-seulement à la    Bretagne, mais à l'Angleterre, à la Belgique, à la Hollande, à    l'Allemagne et même à la Russie, le tout sans aucun préjudice des    chargements journaliers qui se font à la gare de Morlaix pour Paris. "    Ce n'est pas par milliers de francs, dit M. Tanguy (Voir le journal l'Océan,    5 juin 1876), ni par centaines de milliers qu'il faut compter, c'est bien    par bons et beaux millions que se chiffrent les affaires réalisées à    Roscoff par la vente des légumes ". Son climat marin, son sol    sablonneux et sa position à proximité du Gulf-stream, avec l'intelligence    de ses habitants, font de Roscoff le pays le plus productif de la    France.  Cambry, en 1794, disait en parlant de Roscoff : " Les    secours de la médecine et de  la botanique sont nuls dans la ville et    ses environs. Un terrain aussi fécond en légumes que celui qui cerne    Roscoff, serait très-favorable à la croissance et à l'entretien des    plantes exotiques et de celles de  nos contrées qui peuvent être    utiles à la santé de l'homme ". Il ne parlait rien de moins que de    fonder à Roscoff un jardin d'acclimatation !  Selon Cambry, la ville    de Roscoff fut brûlée, saccagée et entièrement détruite en 1374 ; elle    ne fut rétablie qu'en 1404. Les capucins vinrent s'établir à Brest en    1672, et leurs travaux furent détruits en 1793. Nous manquons de documents    pour savoir si ces mêmes capucins sont venus de Roscoff pour s'établir à    Brest, ou si c'est de Brest qu'ils sont allés à Roscoff ; seulement nous    trouvons sur un vieux missel religieux, donné par les capucins de Roscoff    à leurs confrères de Brest, la dédicace suivante écrite à la main :    " Donné par le P. François, de Roscoff, aux capucins de Brest, l'an    1768 ". Donc il existait des capucins à Roscoff à cette époque, et    Cambry ne parle ni du couvent ni du figuier. En admettant que les capucins    de Roscoff soient arrivés en Bretagne en même temps que ceux de Brest, et    que ce figuier fût planté au moment de leur installation, il compterait    donc aujourd'hui (1878) environ deux cents ans d'existence. En Basse-Bretagne,    l'histoire des monuments antiques, de ceux qui les ont construits ou des    grands hommes qui ont combattu, est assez facile à faire, mais il en est    tout autrement de l'histoire naturelle, et de celle des végétaux en    particulier. Les voyageurs qui ont parcouru les départements bretons se    sont plutôt occupés de faire l'histoire des vieux castels, des églises,    des menhirs, des dolmens etc., que des végétaux plusieurs fois séculaires    qui accompagnent quelquefois ces monuments, et qui, souvent après leur décadence,    restent encore les derniers témoins de leur passé, comme par exemple    l'arbre qui fait le sujet de cette notice. Le premier voyageur qui parle du    Figuier de Roscoff, paraît être Brousmiche (Voyages dans le Finistère,    1830, T. 1, p. 335). Voici ce qu'il en dit : " A Roscoff, il     existait un couvent de capucins ; ce couvent est devenu une propriété    particulière. On y voit la merveille du pays que l'on s'empresse de faire    admirer à tous les étrangers. C'est un figuier extraordinaire en ce qu'il    peut couvrir une centaine de personnes de son ombrage. La chose est d'autant    plus surprenante que le territoire de Roscoff est entièrement dépourvu    d'arbres ". Après lui, Souvestre dit aussi : " Au jardin des    capucins à Roscoff, se trouve un figuier qui couvre trois cours et qui     est soutenu par une énorme charpente ; deux cent personnes pourraient être    rangées sans peine à l'abri de son feuillage. Le tronc de cet arbre    prodigieux est d'un volume peu considérable ". Aucun de ces auteurs ne    parle de la fondation du couvent des capucins de Roscoff, ce qui semble    prouver que ce monastère était peu considérable, et si Cambry n'a pas    parlé du figuier en parlant de Roscoff, c'est qu'il ne lui a pas paru    extraordinaire pour l'époque (1794). Il pouvait déjà être très-gros,    mais peut-être pas assez pour le signaler particulièrement. Selon l'avis    de M. Eug. Vavin, qui le visita en 1870, ce figuier appartient à la variété    dite Figue blanche qui est la seule cultivée dans le Finistère. Cette variété    produit énormément, mais les fruits sont toujours très-aqueux et sans    saveur ; elle pousse vigoureusement et se rencontre cultivée dans presque    tous les vieux manoirs de la Basse-Bretagne où quelques exemplaires sont même    assez remarquables par leur force extraordinaire, car, si celui de Roscoff    est le plus grand du Finistère, il n'est pas le plus gros. M. Vavin dit    qu'il n'a que 0.55 c. de diamètre ce qui fait 1m65 de circonférence tandis    qu'à l'évêché de Quimper, il en existe un qui a 2m de circonférence à    0m20 au-dessus sol ; à la hauteur de 1m50, il se divise en quatre branches    qui ont chacune 0m90 de circonférence ; la largeur de sa cime est d'environ    18m, et sa hauteur approximative de 12m. Il n'est soutenu par aucun support    ; seulement, dans ces dernières années, on lui a retiré une partie de ses    plus belles branches qui gênaient. On ne connaît pas son âge. (Note de M.    Pauzam.) Celui de Roscoff, dit M. Vavin, couvre une superficie de 484 mètres    carrés de terrain, les branches sont soutenues par une trentaines de    piliers en pierre ; c'est par milliers que l'on compte les fruits qu'il    produit » (Journal d’agriculture pratique, daté de 1878 - E. A.    Carrière) ;

Le grand figuier de Roscoff (Bretagne)

 

Le grand figuier de Roscoff (Bretagne)

 

Embarquement des légumes à Roscoff (Bretagne)

  

un canon daté du XVIIIème siècle ;

l'ancien    manoir de Creach-Heliez (XVII-XVIIIème siècle), édifié par la famille    Héliez, d'origine hollandaise. Puis propriété de la famille Lambert ;

l'ancien    manoir de Kergadiou (XVème siècle). Propriété de la famille du Val (en    1503), puis de la famille de Kersaintgilly ;

l'ancien    manoir de Kerguennec (XVIIème siècle). Propriété de la famille Rolland    (en 1619), puis de la famille Dagorne (en 1627 et en 1637) ;

l'ancien    manoir de Kerradennec (XVIIème siècle). Propriété de la famille Marc'hec    ou Marec, puis de la famille Sioc'han (en 1698) ;

l'ancien    manoir de Landivinec (1888), édifié par Camille Thirion, de Versailles, et    détruit en 1974 ;

Le château de Landivinec à Roscoff (Bretagne)

  

l'ancien    manoir de Penanraz (XVIIème siècle), propriété de la famille Tribara ;

l'ancien    manoir de la Porte Noire (XVI-XVIIème siècle). Propriété de la famille    Jamet ou James (au XVIIème siècle), puis de la famille Prigent (en 1748)    ;

l'ancien    manoir de Rucat (XVème siècle), berceau de la famille Rucat. Propriété    successive des familles Rucat (en 1443 et en 1534), Coetmenech et Kerlech (en    1642) ;

Le lavoir de Roscoff (Bretagne)

 

Bretagne : Histoire, Voyage, Vacances, Location, Hôtel et Patrimoine Immobilier

     



  


  


  

ANCIENNE NOBLESSE de ROSCOFF

Marzin, famille de Roscoff, anoblie par le duc François II, pour services rendus à l'Etat. Elle était aussi comprise dans les rôles de l'arrière-ban de Léon, de 1501 à 1504, et portait : D'argent, à la croix de gueules, cantonnée de quatre aigles.

(à compléter)

LES JOHNNIES

Johnnies

Les Johnnies étaient des marchands d'oignons roscovites, qui, à partir du XIXe siècle, partaient chaque année en août, de l'autre côté de la Manche pour vendre leurs oignons.Le colportage de légumes a commencé au départ de Roscoff par voie de terre vers l'ouest de la France à la fin du XVIIIe siècle au cours de la crise économique qui a précédé la Révolution. Un demi siècle plus tard, en 1828, un cultivateur roscovite, Henri Ollivier, affrète une gabarre, la charge d'oignons et avec trois compagnons se dirige vers l'Angleterre.Tel fut l'initiateur et le fondateur du commerce d'oignons en Grande-Bretagne. Là-bas, les vendeurs furent appelés en anglais Johnnies (« les petits Jean ») ou Johnnies Onions, et en gallois Sioni Wynwns (translittération en gallois de "Johnny Onions")1. Le terme est passé en breton : ar Johnniged. Ils ont été surnommés ainsi car, à cette époque, ils emmenaient avec eux leurs enfants, âgés d'une dizaine d'années et petits par la taille, Yann, équivalent de John, et Yannik, équivalent de Johnny, étant en breton, des prénoms très usuels.Les vendeurs d'oignons faisaient du porte-à-porte portant leurs marchandises tressées sur leurs épaules puis, quand la bicyclette est apparue, sur leurs vélos. Souvent les clients gardaient d'une année sur l'autre « leur » Johnny. L'activité restait cependant spéculative. Le succès de l'opération dépendait de l'absence d'avarie et du prix d'achat auprès du producteur. Jusqu'après la seconde guerre mondiale, les oignons étaient achetés en terre, donc à un prix sur lequel le Johnny faisait le pari qu'il serait suffisamment inférieur au futur prix de vente moyen pour que sa marge soit suffisante. Or ce prix de vente variait selon le succès de la récolte. Cependant le climat dans la Ceinture dorée est suffisamment doux et régulier pour que le pari ne fut pas trop téméraire.

L'émigration saisonnière augmenta d'année en année. D'un millier autour de la Grande Guerre, leur effectif atteint 1 400 en 1929, année de leur maximum. La région était surpeuplée, et les fermes suffisamment rentables pour nourrir les familles. Au début du XXe siècle, les légumes étaient livrés aux coopératives agricoles. Mais l'automne, morte saison, devait être rentabilisé.Avant la Première Guerre mondiale, les Johnnies s'étaient organisés en « compagnies », associations saisonnières comprenant de quinze à trente membres. Certaines, comme celles de ar Bouteger, ar Broc'h, ar Pabor, Per-Hir, ar Pen-Polis, comptaient jusqu'à soixante membres. Après la Deuxième Guerre mondiale, les compagnies disparurent peu à peu.La traversée vers la côte sud (Penzance, Cowes sur l'île de Wight, Southampton, Portsmouth, Brighton, Douvres) durait de dix-huit à quarante-huit heures selon les vents ; vers la côte est : Hull, Sunderland et Newcastle, ou encore le Pays de Galles ou l'Écosse.

On trouve des Johnnies à Roscoff et aux environs : Santec, Saint-Pol, Plougoulm, Sibiril, Cléder…

La vie des Johnnies a été mise en musique par le groupe "Tonnerre de Brest" dans une de leur chanson Les Johnnies.

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Commentaires (1)

Hesbert
  • 1. Hesbert | 08/11/2023
En séjour linguistique à Bournemouth en 1956 ou 1957 j'ai pu rencontrer un onion man qui venait de Bretagne.
Ils étaient très bien accueillis par la population.

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